De l’esprit de la bonne gouvernance : 2017 le trait d’union…
Quels liens subtils un recteur d’université voudrait-il, devrait-il, pourrait-il bien tisser entre pédagogie, recherche et coopération ?
Ce triumvirat administre nos universités ; il n’est pourtant pas la finalité de nos actions réfléchies. Notre ambition est tout autre, sans détour : simplement ériger notre université. Envers elle, tout digne recteur a un devoir de bonne gouvernance. Notre fascination dédaigne celle du seul poste éphémère mais prise la grande liberté d’initiative qu’il exige. Nous acceptons le risque du perpétuel mécontentement de la communauté de nos pairs pourvu qu’il dépasse la tare de l’incompréhension suffisante.
La pédagogie a aussi pour mission essentielle de corriger les malentendus et les incompréhensions qui freinent malencontreusement le développement humain durable. La communication universitaire aspire à la maturité des mentalités et des esprits. Elle se paie au prix fort de l’engagement inconditionnel des corps enseignant et étudiant en continuel commerce intellectuel et culturel. Leur contribution volontaire au devenir de leur université, de leur faculté, de leur département ; leur étroite collaboration, leur prise de conscience motivée, concourent au succès de leur commune entreprise de formation initiale et continue. Premier, second et troisième cycles, le professionnalisme avisé constitue le point de ralliement des énergies de la ressource humaine universitaire. Il s’agit du véritable investissement des potentialités individuelles en synergie dans les différentes sphères de l’Université : mobilité nationale, recherche scientifique, coopération internationale, prospective... Enseignants et étudiants acceptent un même partage des responsabilités : les efforts à consentir convergent vers la restructuration rationnelle de notre système d’enseignement.
La situation telle que présentée semble idéale mais nous convenons de dépasser les tristes évidences, les constats régressifs qui coûtent énormément à l’évolution de l’Université, et partant du pays dans sa globalité. En didactique, le terme de niveau est très peu significatif, sans valeur pédagogique réelle. Nous lui préférons le concept opératoire de référentiel de compétences conformes à des profils d’entrée et de sortie précis. À ce titre, nous garantissons l’insertion sociale et professionnelle à nos milliers de diplômés qui refusent désormais le jeu pernicieux de la contestation, à condition toutefois qu’ils valorisent par eux-mêmes leurs compétences fondamentales et transversales grâce aux possibilités prometteuses de l’entrepreneuriat.Il nous appartient ainsi de diversifier nos offres de formation, suffisamment sans excès, au double plan de la quantité et de la qualité avec l’idée majeure que chaque région de notre vaste pays possède son propre pôle d’excellence à valoriser.
L’Université ne veut plus uniquement des esprits cultivés mais des esprits intelligents pour lesquels la Recherche est une terre promise ; non plus seulement le symbole d’une faculté de création et d’innovation hors de notre portée. Pour modeste qu’elle soit, notre volonté est forte, inébranlable : le changement s’impose à nos consciences d’universitaires longtemps soumis à la routine de la promotion de carrière. Le classement des universités est là ; nous rappelant inévitablement la vocation première et seconde de l’Université : produire aussi du savoir savant à côté d’une formation par-pour la recherche. C’est une autre manière raisonnable de susciter l’action des forces pensantes de la communauté scientifique dans le domaine du développement durable et original parce qu’il aura été le fruit d’une conscience universitaire nationale.Notre expérience de recherche est encore jeune ; nos laboratoires de recherche scientifique mènent de véritables combats d’actions concertées qui tentent de cristalliser les savoir-faire et savoir-être individuels de nos enseignants-chercheurs. Nos revues scientifiques publient des modestes travaux qui préparent déjà à la mutation de notre université et subrepticement de notre société. Pour ce faire, la formation doctorale a la lourde tâche de faire aboutir les projets de recherche, les thèses de 3e cycle grâce à une qualité de supervision et d’encadrement réellement participative. Le rendement est la priorité. Il signifie l’authentique souveraineté, l’indépendance de pensée-penser pour ceux qui récusent le statut peu enviable de simples consommateurs intellectuels. Nous sommes en quête de notre reconstruction universitaire intellectuelle.
Celle-ci ne peut être menée judicieusement en l’absence du catalyseur anticrise. Le recours à la Coopération. L’autre visage de l’Université, c’est aussi la coopération nationale-internationale. La communauté internationale ne contredit pas forcément l’ambition nationale. C’est pourquoi, nous acceptons de nous ouvrir à la mondialisation-globalisation tout en préservant l’authenticité de notre Université. La coopération, correctement conduite, se révèle le levier de la bonne gouvernance qui enrichit notre capital-expérience de gestion des ressources humaine et matérielle. Les formes de la coopération sont multiples : formation résidentielle, bourses de stage courté durée, cotutelle de thèse, accords programmes, congés scientifiques, manifestations scientifiques coparrainées… il nous revient de savoir ce que nous voulons afin de déterminer ce que nous devons et pouvons entreprendre et réaliser.
Aucun prétexte n’est bon. La fortune de nos projets dépend uniquement de nos prédispositions personnelles et de nos convictions profondes de désirer intensément la réussite et le succès au service de la collectivité nationale par l’entremise de l’Université. Nous sommes responsables de nos actions et de nos erreurs, nullement de ceux des autres. À ceux-là nous tendons aujourd’hui notre main fraternelle en signe de bonne volonté. Ceux-là, c’est moi, c’est vous, c’est nous : une communauté universitaire transformant les espoirs légitimes d’un pays en réalisations grandioses.
Finalement, ne jamais se surestimer ; au grand jamais se sous-estimer ; simplement toujours s’estimer, à sa juste valeur.