Sommes-nous déjà dans« l’ère du post-Covid-19 » ? Nous aimerions le croire. Ces quelques mois de trompeuse inaction ont troublé considérablement l’Université ; ils n’ont cependant pas entamé sa volonté de réagir. L’Université se renouvelle. Ce renouvellement exprime parfaitement sa conscience de contribuer au rebondissement de la société dans son ensemble ; au sursaut de la communauté scientifique dans sa singularité.
Le « post-Covid-19 », c’est essentiellement la manifestation apparente d’une solidarité à toute épreuve. Les universitaires sont solidaires, quels que soient leurs statuts et leurs spécialités ; ceux des sciences et techniques autant que ceux des sciences humaines et sociales. Les premiers tentent une expérimentation des « faits » ; les seconds, une exploration des « évènements » à la lumière des attitudes, conduites et comportements des individus et des personnes touchés au plus profond d’eux-mêmes. Un point commun : tous réagissent ; certes de manière différente, néanmoins de façon coordonnée pour que les efforts et les sacrifices des uns et des autres ne se perdent pas dans l’inutilité des débats stériles, des vaines divergences qui sapent le moral et l’entraide.
Le « post-Covid-19 », c’est principalement le désir et surtout la volonté de chaque membre de la communauté universitaire, chacun en son âme et conscience, de répondre : « présent ! » face aux innombrables défis à relever ; challenges que la pédagogie, la recherche, la coopération et la planification surmonteront assurément chacune fortement investie de ses prérogatives propres au service de la collectivité en évolution.
Le « post-Covid-19 », ce sont particulièrement les fermes liens qui existent déjà entre enseignants-chercheurs et étudiants des trois cycles que la pédagogie réinitiera désormais selon le principe dynamique de l’autonomie de l’agir renforcée par des instruments et des outils dérivés des nouvelles technologies de l’information et de la communication : enseignement en présentiel, enseignement à distance, enseignement mobile, enseignement délocalisé ; quelle que soit la formule et ses modalités d’application, la recherche, la coopération et la planification sauront l’adapter aux besoins de la pédagogie.
La réussite engage, sur un pied d’égalité, tous les acteurs et tous les agents de l’Université : des plus hauts gradés aux plus modestes ; chacun en sa fonction et en son emploi travaille à l’harmonie de l’ensemble, à sa promotion, à son épanouissement. L’Université, qu’on se le rappelle bien à propos, se développe dans la durabilité. Elle façonne les mentalités sans dépendance ; épanouit les esprits sans conformisme ; libère les énergies intellectuelles et physiques sans compromis.
Le « post-Covid-19 » sera donc selon notre seule volonté ce que nous serons capables d’en faire à juste titre ou bien dépassés par notre « incompétence » à nous prémunir d’abord de nous-mêmes. La voie du dépassement négatif, nous refusons énergiquement de nous y engager. Il nous reste alors la voie du progrès bien compris comme valeurs de civilisation dans laquelle nous pénétrons sans hésitation.
L’intérêt personnel ne représente absolument rien devant l’intérêt supérieur de l’Université et partant de la Société. Aucune leçon de morale, juste un choix à faire, une décision à prendre.
Pr. Ahmed Boutarfaia, Recteur.